vendredi 21 mars 2008

Texte de l'appel à communication

Le terme « intégration » fait l’objet depuis longtemps de polémiques et de débats autour des questions d’immigration, d’identité et de communautarisme. Il apparaît encore davantage au cœur de l’actualité sociopolitique dans le contexte actuel d’une mobilité sociale, professionnelle et universitaire à la fois plus étendue géographiquement et plus diversifiée.

Une intégration réussie des populations migrantes passe nécessairement par des conditions particulières d’appropriation de valeurs et de principes de la société d’accueil ; de règles sociales, mais aussi de modes de fonctionnement des lieux où s’organise la vie sociale et culturelle ainsi que des modes de transmission des savoirs, des savoir-faire et des savoir –être, en milieu éducatif ou de travail.

Quels sont les lieux de ces apprentissages et quelles conditions d’apprentissage offrent-ils ? Comment permettent-ils de développer ce que l’on pourrait appeler une « compétence d’intégration » ? Et cette « compétence d’intégration » est-elle à rajouter ou se confond-t-elle avec les compétences de communication nécessitant le recours à un apprentissage particulier de la langue et de la culture cible ? Comment définir la langue - culture cible enseignée dans ce contexte au regard des notions de Français Langue Seconde (FLS) et de Français sur Objectifs Spécifiques (FOS) ? Peut-on parler de « langue de l’intégration » avec ses propres discours, sa propre démarche didactique et ses propres contenus linguistiques et culturels ?

C’est à ces questions que ce colloque, qui se propose de définir les modèles didactiques du français dans le contexte homoglotte de l’intégration, tentera de répondre.

La problématique générale pourra être déclinée selon les différents lieux où est recherchée l’intégration :
- le milieu éducatif : l’apprentissage du français en milieu scolaire est-il confondu avec celui d’une langue de scolarisation ou des apprentissages alors que le français est aussi la langue du milieu environnant ? La maîtrise des discours disciplinaires et du discours pédagogique de l’enseignant suffit-elle à l’intégration et à la réussite scolaire ?
- l’université : comment déterminer la formation linguistique nécessaire avant ou pendant les études pour réussir l’intégration universitaire des étudiants étrangers dans le système supérieur ;
- les entreprises : à l’heure où la langue est devenue par la loi de cohésion sociale (loi « Borloo ») une compétence professionnelle inscrite dans le code du travail, il apparaît encore plus prégnant de s’interroger sur les contenus de formations des travailleurs migrants afin de faciliter leur intégration professionnelle.

Quatre axes de réflexion, transversaux à ces différents contextes, structureront les contributions scientifiques et les débats :




Axe institutionnel

- Le statut de la langue dans les politiques d’intégration envisagées et dans les dispositifs d’accueil et d’accompagnement des migrants.
- La prise en compte de la culture d’origine.
- Les pré-requis linguistiques, la sélection et l’évaluation.
- L’intégration dans les pays francophones (Belgique, Canada…) et dans l’union européenne.
- L’application de la loi de cohésion sociale, dite loi « Borloo ».
- Les moyens et les ressources : statut et formation des enseignants.
- Les enjeux linguistiques d’une politique « d’immigration choisie ».

Axe didactique

- Les compétences de communication au sein des formations intégratives.
- Les méthodologies d’apprentissage et les outils et méthodes d’enseignement.
- Le recours au CECR, aux SLC canadiens et l’élaboration de référentiels spécialisés.
- Autoformation et projet pédagogique à visée intégrative.
- Les dispositifs d’accompagnement multimédias et les démarches innovantes.
- L’enseignement bilingue et les filières francophones.
- Le FOS et le FLS : quelles relations ?

Axe linguistique

- Les caractéristiques des discours de l’intégration scolaire, sociale ou professionnelle.
- Les discours didactiques et universitaires.
- Les échanges en milieu professionnel : modalités communicatives et discursives.

Axe interculturel

- Le rapport à la langue et à la culture d’origine des migrants.
- Les interactions culturelles entre populations migrantes et autochtones.
- La diversité culturelle des publics accueillis et ses conséquences.
- Compétence culturelle et compétence intégrative.

Aucun commentaire: